Hommage à Jean Dieuzaide
Mardi 27 septembre 2005, j’avance, j’ose marcher sur le plus grand tableau qu’il ne m’était jamais arrivé de rencontrer. Ile de la Réunion, sur la commune de Sainte-Rose, coulée de lave, une immense fresque à même le sol. Ni plage, ni mer, ni rivière, ni désert, ni prairie, ni champ et encore moins, chemin ou route, ne pouvait m’offrir une telle oeuvre exaltante à souhait. Je n’étais pas à bord d’un aéroplane à m’extasier sur les géométries et couleurs qui n’apparaissent que vues d’en-haut. A pied, à hauteur d’homme, penché en avant ou accroupi, au travers d’un petit rectangle de verre de 14×7 mm, je sélectionnais et cadrais des fragments picturaux aux dynamiques courbes, tressées, plissées et chargés à l’évidence d’une profonde et extrême sensualité.Bien entendu, venait à moi ce qu’à dû ressentir Jean Dieuzaide lors de son aventure avec le brai.
Comme si la Terre, après avoir fait l’amour, laissait aux hommes les traces de son acte assouvi.